mercredi 27 avril 2016

Bimbia l'un des ports de déportation d'esclaves les plus importants d'Afrique

Actuellement, 118 ports négriers ont été inventoriés et reconnus dans 11 pays africains, dont 10 francophones. Les plus connus sont l’Île de Gorée au Sénégal, Ouidah au Bénin ou de la Gold Coast, l’actuel Ghana. Petit village sur les rivages de l’Atlantique, juché sur les hauteurs de la ville balnéaire de Limbe dans le sud-ouest du Cameroun, La forêt de Bimbia Banadikombo conserve des vestiges de la traite des nègres. Découverts en 1987, lors de travaux de terrassement du site de l’église dédiée à la mémoire d’Alfred Saker, Bimbia est aujourd’hui un site culturel classé au patrimoine national par l’État CamerounaisMalgré cette découverte inédite et son intérêt historique, le site reste trop peu connu. Selon les premiers résultats des travaux du Dr Lisa Mary Aubrey, politologue afro-américaine, enseignante au département des études africaines à l’Université d’Arizona aux États-Unis ; il y a eu quelque douze millions d’hommes, de femmes et d’enfants exilés aux Amériques entre le XVIe  et le XIXe siècle et sur ceux-ci, plus de 10 % seraient partis du port de Bimbia. C’est beaucoup plus que les Africains qui sont partis de l’Île de Gorée. Et un peu moins que les deux millions de personnes à avoir emprunté la porte du Non-Retour d'Ouidah, au Bénin. Sur le site, des vestiges témoignent encore du passé tragique : des bouts de chaînes accrochés sur des murs affaissés et au niveau de la mangeoire des esclaves, des écritures marquées sur des pierres, les clochettes, des vieux ustensiles dont se servaient les marchands d'esclaves, les lourdes chaînes de quelque deux mètres de long, des pottos et des murs qui ont résisté aux intempéries et au temps, des morceaux de fer et surtout, cette ouverture sur l’océan Atlantique, point de départ des bateaux négriers.

La tradition orale, confirmée par les recherches américaines, révèle que jusqu’à treize navires étaient partis de Bimbia .Le tout premier du nom de Falstaff en 1776 en direction de l’île Saint-Vincent, le dernier du nom de Gabriel Dios Amigos en 1838 pour le Cuba. Ainsi la trace des esclaves qu’ils transportèrent pourrait se trouver en Caroline du Nord, au Brésil, en Guyane et en Jamaïque. Au total, ce sont 2393 esclaves dont 42,3 % d’enfants qui embarquèrent de Bimbia, 2078 étant parvenus à destination. Ce qui explique que plus de 8 000 afro-Américains se sont découvert des racines dans l’actuel Cameroun. 
Pour s’y rendre, il faut parcourir à partir de limbe 12 km de piste désormais aménagé, puis grimper à pied  3 km avant d’arriver dans ce village en pleine forêt. Bimbia reçoit entre 200 et 2 000 touristes par an, et peut bien en faire davantage. Plus de 200 navires ont quitté le Cameroun dont plus précisément 46 000 à 64 000 esclaves déportés. Bimbia n’est pas le seul port d’embarcation des esclaves que nous avons trouvé dans le pays, assure la chercheuse Dr Lysa Mary Audrey. Arrière-petit-fils du king of Bimbia, l’ethnologue et historien Kuma Ndoumbe lll, professeur de sciences politiques , renchérit dans le même sens en disant : ‘’Ce serait une erreur de se focalise sur Bimbia, les statistiques indiquent qu’il est parti davantage d’esclaves de Douala que de Bimbia, entre 1777 et 1821''. Il revient donc de remarquer que d’ici peu d'autres sites d’embarquement d’esclaves Cameroun se dévoileront .








 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire